LE CUISEUR À PANNEAUX
OBJECTIFS
Les cuiseurs à panneaux sont les plus simples des cuiseurs solaires : quelques morceaux de carton métallisé et un récipient noir enveloppé dans un sachet plastique…
C’est là le problème, car le sachet plastique doit résister à la chaleur, il faut le changer souvent et il faut l’ouvrir pour accéder aux aliments.
Les travaux se succèdent depuis des années pour trouver une autre solution pratique et bon marché.
J’ai voulu tester une solution ainsi qu’un revêtement noir résistant pour le récipient.
LE CUISEUR À PANNEAUX
Le cuiseur à panneaux est un mélange entre le cuiseur parabolique et le cuiseur boîte : les panneaux réfléchissants concentrent (légèrement) la lumière solaire sur le récipient noir qui s’échauffe, isolé de l’extérieur par une enceinte transparente qui crée " l’effet de serre ".
Sur le modèle " Cookit " proposé par Solar Cookers International, cette enceinte transparente est constituée d’un sac plastique pour cuisson au four, légèrement gonflé contenant le récipient.
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TECHNIQUES PROPOSÉES
- Tube transparent
La " serre " est constituée d’un tube transparent fermé au dessus par le rebord du récipient et au dessous par le panneau réflecteur. Réalisé à partir de trois grandes bouteilles de soda, il est en PET, un plastique très résistant. La forme donne une grande rigidité à l’ensemble et soulève le récipient qui reçoit ainsi le soleil sur toutes ses faces. Le couvercle reste accessible, isolé par une assiette transparente.
Le PET (Poly Ethylène Téréphtalate) est un polymère transparent, solide, résistant à la pasteurisation. Résistera-t-il au contact du récipient chaud ? Faudra-t-il au contraire intercaler une matière isolante (rondelle de carton) ?
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- Revêtement noir
Le récipient doit impérativement être noir afin d’absorber au maximum le rayonnement solaire. Pour cela, on peint habituellement des récipients en aluminium ou en inox avec de l’ardoisine (peinture pour tableaux noirs), ce qui n’est pas très résistant au lavage et donne mauvais goût aux aliments lors des premières utilisations.
L’anodisation est une oxydation artificielle de l’aluminium qui peut être teinte en noir. Il s’agit d’une couche d’alumine, comparable à la céramique, indissociable du métal qu’elle recouvre, extrêmement dure et résistante à la chaleur, bonne conductrice thermique et à fort pouvoir d’absorption. Ce revêtement est non toxique, économique et relativement simple à réaliser. Nous avons réalisé ce traitement sur un échantillon d’aluminium dans des conditions pifométriques. Le résultat est encourageant et aurait sans doute été excellent avec un colorant adapté. On voit sur la photo la différence entre des récipients anodisés (industriellement) et d’autres peints à l’ardoisine (à droite).
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- Réflecteurs
Le pouvoir de réflexion du papier d’aluminium alimentaire collé sur les panneaux en carton n’est pas fameux et se dégrade lorsqu’on le nettoie. On trouve en France du film polypropylène métallisé utilisé pour emballer les cadeaux et décorer les vitrines. Ce film est très bon marché (0,43 Euro le m²), brillant comme un miroir et résistant aux rayures. Léger, il peut être apporté en Afrique en grande quantité comme bagage. Nous avons testé différentes manières de le coller et de le tendre jusqu’à obtenir d’excellents résultats. Nous ne l’avons pas expérimenté sur du carton pour ce type de cuiseur mais la même technique doit pouvoir être utilisée.
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EXPÉRIMENTATION
Les mesures réalisées ne sont pas satisfaisantes, car nous n’avons pas réussi à dépasser la température de 70°C, ce qui est contraire aux témoignages relatifs à ce type de cuiseur réputé pour donner d’excellents résultats.
Gnibouwa Diassana confirme avoir souvent expérimenté ce cuiseur avec succès.
Nous avons toutefois procédé à une mesure comparative entre un récipient en aluminium anodisé noir équipé du tube transparent et un récipient en inox peint à l’ardoisine placé dans un sachet plastique. Nous les avons remplis chacun d’un litre d’eau et les avons disposés de manière symétrique dans le même cuiseur à panneaux (voir photo).
Au bout de trente minutes d’exposition au soleil, nous avons relevé une augmentation de température de 30°C dans le récipient anodisé + tube contre 20°C dans le récipient peint + sachet, soit un gain de puissance de 50%. Un résultat à considérer avec prudence car le sachet plastique, bien que déjà utilisé à cet effet, n’était sans doute pas le modèle le mieux adapté pour cette application.
D’autres mesures comparatives devraient être réalisées pour déterminer séparément l’influence du tube transparent d’une part et de l’anodisation noire d’autre part.
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BILAN
Nous avons consacré peu de temps à ce sujet et obtenu peu de résultats exploitables.
La faisabilité et la solidité du tube transparent ont été vérifiées. Il reste à démontrer sa résistance à la température et son efficacité thermique.
Les avantages de l’anodisation noire ne font pas de doute. Reste à confirmer la faisabilité du procédé dans les conditions locales ou à trouver un fournisseur local de ce type de traitement.
Les éléments sont sur place et le sujet mérite un complément d’expérimentation ultérieur.
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